Association ayant vu le jour le 3 avril 2020, Biodiversité sous nos pieds cherche à rendre visible et à offrir une protection juridique à la biodiversité des sols. Pour ce faire, le droit est le moyen d’action privilégié par l’association. Il leur permet ainsi de faire appliquer les normes juridiques afin de lutter contre des pratiques qui menacent notre sécurité alimentaire, sanitaire et climatique.
Grâce à Biodiversité sous nos pieds, de nombreux recours administratifs furent établis auprès du tribunal administratif de Grenoble. En outre, c’est collectivement que les membres de l’association (des étudiants en droit ou en sciences politiques pour la plupart) identifient différents projets de construction susceptibles d’être des sources de destructions du vivant rattachés au département de l’Isère.
Parmi leurs actions les plus notables figure leur dépôt d’un recours en annulation en Octobre 2022 pour que ne débutent pas, ou soient stoppés, les travaux de restructuration du domaine skiable de Rochebrune à Megève. Concrètement, ce projet prévoit le remplacement de deux télésièges et deux téléskis par deux télésièges débrayables et un téléski, créant par ailleurs une nouvelle piste de ski et des réseaux de neige au niveau de cette nouvelle piste. L’association avance que ce type de travaux amènerait à la destruction de “47 espèces protégées évoluant sur le secteur de Rochebrune”. Ces aménagements nécessitent une dérogation car ils porteraient atteinte à l’habitat et aux conditions de vie de nombreuses espèces protégées. De plus, en enquêtant, ils se sont rendus compte que l’élaboration du projet reposait sur une étude d’impact insuffisante car se fondant sur des projections climatiques datant de 2007 et de 2009 et non des dernières de 2018 à 2022. Enfin le projet ne procède pas d’une raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM) mais est, avant tout, un projet purement commercial.
Par ailleurs, les membres de l’association sont en constante communication avec les sciences dures pour cerner au mieux les enjeux de la biodiversité qu’iels défendent. Dialogues avec des professionnels de la biologie, écologie et l’agronomie ou encore lecture de la littérature scientifique existante : un véritable lien entre sciences sociales et sciences dures est opéré par l’association pour répondre au mieux aux enjeux du vivant en péril.
L’association est également un relais pédagogique pour le plus grand nombre. Biodiversité sous nos pieds organise régulièrement des conférences dans les espaces universitaires et lycéens mais aussi dans des espaces moins académiques et ouverts à tous et toutes. Ces interventions ont pour but de sensibiliser autrui aux enjeux de la biodiversité des sols. Ce désir de pédagogie se traduit également par la vulgarisation et le résumé sur leurs réseaux sociaux et leur blog, d’articles scientifiques et d’actualités relatifs au thème de la biodiversité des sols et de la protection du vivant en général.
Pour finir, l’association s’est notamment fait connaître pour avoir porté avec une coalition d’ONG le recours « Justice Pour le Vivant » au Tribunal Administratif de Paris en février 2021, aux côtés de Notre Affaire À Tous (NAAT), POLLINIS, ANPER-TOS et ASPAS. Cette action vise à mettre en cause les engagements nationaux et internationaux de l’Etat Français censés protéger la biodiversité en réduisant notamment l’utilisation de pesticides. Les produits phytosanitaires représentent un préjudice écologique immense et ces associations veulent forcer l’État à tout mettre en œuvre pour réparer les pertes immenses que ceux-ci représentent.
Écrit par Margot Foyart et Balthazar le Bec