À Saint-Martin-d’Hères, la vente de cigarettes électroniques est partagée entre buralistes et magasins spécialisés. Une relation particulière où tout le monde parvient à trouver son compte.

Saint-Martin d’Hères, il est 17h45 quand Philippe, buraliste, sort fumer une cigarette devant son bureau de tabac. En cette fin d’après-midi, les clients semblent peu nombreux, le propriétaire du tabac-presse Croix-rouge prend le temps de répondre à nos questions. Interrogé sur l’impact de la cigarette électronique sur ses ventes, il se montre très enthousiaste, “c’est une manière de se diversifier, de s’ouvrir à d’autres produits”. Depuis quelques mois, il vend, en plus du tabac classique, des produits pour cigarettes électroniques. “C’est assez bien fait, il y a même une aide pour s’y mettre, l’Etat prend en charge jusqu’à 30% des frais”, déclare-t-il. Tout en finissant sa cigarette, il continue, “et puis la CE [Cigarette électronique] les gens ils l’achètent sur un coup de tête après ils reviennent au tabac”. L’ouverture de magasins spécialisés en cigarettes électroniques ne semble pas faire de l’ombre à son chiffre d’affaire. Le prix du tabac a augmenté en janvier 2020, ce sera de nouveau le cas en mars puis en novembre. L’objectif du gouvernement, que le prix moyen d’un paquet de cigarettes atteigne 10€. “Le prix a beau augmenter ça pas grand chose, les gens continuent à venir acheter, même moi je continue regardez” dit-il en souriant. Une fois son mégot jeté, il se retire dans le tabac pour aller accueillir de nouveaux clients.
Regarder vers l’avenir
Galerie du centre commercial de Saint-Martin-d’Hères, un autre espace pour une autre ambiance. C’est ici qu’Adrien et Bruno ont décidé d’ouvrir leur magasin de vente de cigarettes électroniques. Assis derrière le comptoir, ils fument chacun une cigarette -électronique bien-sûr-. Pour eux, “le travail est plus intéressant et complexe”, pas question d’ouvrir un bureau de tabac “le marché de la CE a beaucoup plus d’avenir”. Quand nous les interrogeons sur leur rapport avec les buralistes, Bruno explique qu’ils ont un rôle complémentaire. “En fait, ils permettent de faire le tri, les gens vont d’abord en bureau de tabac, puis, quand ils veulent une meilleure machine, ils viennent nous voir”. Dans ce magasin, l’accent est mis sur le conseil et les recommandations personnelles, “un buraliste, il n’a pas le temps d’écouter un client, de le conseil personnellement sur quel produit ou quel type de cigarette électronique choisir, c’est aussi une compétence qui s’acquiert”. Au final, des atouts différents et une répartition qui ne semble déranger personne. ■
Nils Sabin