Lundi 24 Octobre – Matin. Les chaînes et sites d’information diffusent en boucle les images de bus quittant la « jungle de Calais » pour illustrer le démantèlement du camp par les autorités. La jungle de Calais a fait son temps et il était urgent de mettre fin au traitement inhumain réservé à ses résidents. Ce sont quelque 6400 migrants qui sont sommés d’évacuer la zone, tout d’abord sur la base du volontariat, avant d’être répartis dans toute la France.

Tout se passe bien pour le moment. Tel est sommairement le message qui a été envoyé à la mi-journée par le ministre de l’Intérieur. Certes, l’évacuation de la jungle en elle-même se déroulait bien, mais au sein du vulgate médiatique ne figurent que peu les enjeux sous-jacents de cette concentration de migrants à la frontière avec le Royaume-Uni. Comme le révèle le magazine l’Express sur son site internet, certains ne sont pas disposés à rester en France et désirent passer de l’autre côté de la Manche à n’importe quel prix. Préférant aller vivre du fruit de leur labeur au Royaume-Uni plutôt que de bénéficier d’un système social plus avantageux en France, ils contribuent à contredire l’image d’assistés qui leur est attribuée de manière récurrente visant à les clouer au pilori par leurs détracteurs – notamment sur Twitter.
#Calais
Le parcours des migrants.
Ces #CPF.
Assistés aujourd’hui.
Racailles demain.
Terroristes après demain. pic.twitter.com/S4ZZpR3o2G— Berger #VFrVN (@AbergeracBerger) 24 octobre 2016
Ce comportement en dit également long sur l’image du marché du travail français véhiculée sur la scène internationale pour l’éditorialiste pour « L’Opinion », Olivier Auguste. L’image d’un pays où, avec un statut de migrant et un taux de chômage de 10% mâtiné de contraintes qui pèsent sur les entreprises, l’embauche est chimérique. Néanmoins, personne ne semble s’indigner qu’un Afghan, un Syrien ou même un Érythréen soit enclin à défier les législations européennes sur les demandeurs d’asile instaurées par l’ex-Convention de Dublin pour optimiser leurs chances d’accéder à l’emploi sur le sol européen.
Ainsi, cet épisode qui est sur le point de s’achever ne doit en aucun cas rester tel quel et doit pousser le gouvernement à se questionner sur le marché du travail en France et les réformes impérieuses à implémenter au lieu d’appliquer la politique de l’autruche.
Matthieu DESMOULINS
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